Se plonger dans les textes de Marie NDiaye, c’est faire l’expérience de l’oblique, de l’ambivalent, du trouble. Étrangeté des mondes qu’elle dépeint, de la façon dont ses personnages interagissent, et de son écriture, surtout. La langue très élaborée de ses livres est une chambre d’échos façonnés par différents genres et plusieurs registres, intégrant par exemple les codes narratifs du conte et du merveilleux, de la tragédie grecque et du chant.
Les chemins de Marie NDiaye ne sont pas ceux des autres, et encore moins des grandes voies toutes tracées – ce qui fait sa place toute singulière dans le paysage littéraire français, et la raison pour laquelle nous lui avons confié la feuille de route du parcours de cette année.
Cette année encore, montez dans le « bibliotourbus » d’Hors limites pour trois escales de lecture dans les bibliothèques de Seine-Saint-Denis, à la rencontre d’une œuvre pleine d’ambiguïtés, qui aborde avec finesse la violence sous-jacente des rapports sociaux.
- Autrice, dramaturge, scénariste, Marie NDiaye se passionne très jeune pour la lecture – notamment de Marcel Proust, Henry James ou Joyce Carol Oates – et publie très tôt son premier roman, alors qu’elle est encore au lycée. Remarquée par la critique dès ses débuts, le palmarès des prix littéraires remportés est impressionnant, en France comme en Allemagne et en Suisse. Parmi les plus notables : le Femina en 2001, le Goncourt 2009, et le prix Marguerite-Yourcenar 2020 pour l’ensemble de son œuvre. Ayant publié dix-huit romans et recueils de nouvelles et une dizaine de pièces de théâtre, elle a aussi écrit trois livres pour la jeunesse.
- De la naissance à l’adolescence, Claire Denis vivra dans différents pays d’Afrique, où son père était administrateur civil. Étudiante à Paris à la fin des années 60, elle va devenir assistante-réalisatrice et travailler notamment pour Robert Enrico (sur Le Vieux Fusil), Jacques Rivette et, au début des années 1980, Wim Wenders (sur Paris, Texas, et Les Ailes du désir) ou encore Jim Jarmusch. Son premier film, Chocolat, sort en salle en 1988. En partie autobiographique, il n’enfermera pas pour autant la réalisatrice, qui signera ensuite des films bien différents, parmi lesquels S’en fout la mort (1990), Nenette et Boni (1997), Beau travail (2000), Trouble Every Day (2001), et White Material