C’est à travers la vitre d’un aquarium que François Sandre, jeune homme amputé des deux bras après un grave accident, entrevoit le chemin de la résilience. La grâce d’une murène – ce poisson sans nageoire, d’apparence monstrueuse – dont il contemple la nage l’entraîne dans son sillage. De l’émergence du handisport dans les années cinquante jusqu’aux premiers Jeux paralympiques à Tokyo en 1964, c’est au contact de l’eau que son corps diminué renaîtra à lui-même, au prix d’efforts surhumains, faisant sien cet élément dans lequel toutes les métamorphoses peuvent avoir lieu…

Les lecteurs de Colin Niel ont déjà la chance de con-naître le capitaine André Anato : il ne tient qu’aux autres de saisir la leur, et de faire sa connaissance au plus vite ! Et pourquoi pas, en commençant par voir les choses telles qu’il les voit, à travers le regard complice du photographe Karl Joseph… ?

Ils sont neuf « bâtards », neuf jeunes femmes et hommes entrés en désobéissance civile face à une ville en perpétuelle extension et à une société qui les oppresse. Conscient d’un danger qui les menace en raison des actions subversives qu’ils mènent, le groupe va pendant cinq nuits remettre la parole individuelle au centre de leurs luttes collectives. Abandonnés, traversés par le manque et par des récits familiaux lézardés, ces personnages font l’expérience du pouvoir libérateur des mots dits et des histoires que l’on s’invente pour s’en sortir vivant.

Après le démantèlement de la jungle de Calais, Lucille s’interroge sur le sens à donner à sa vie ; la cause qui la mobilisait ayant disparu. Quel est cet horizon qui lui manque ? Dans l’attente de le retrouver, Lucille s’installe auprès d’Anatole, un vieil homme féru d’ornithologie. Ce duo devient trio à l’arrivée de Loïk, échoué à proximité et accueilli sur ce radeau de fortune. Après quelques aveux, la cohabitation se teinte de méfiance.

Agnès Desarthe a plus d’une corde à son arc : plus largement reconnue pour ses romans adultes et traductions littéraires anglophones pour lesquelles elle a denombreuses fois été primée, son oeuvre la plus prolifique et pourtant plus discrète se trouve en littérature jeunesse.

Son oeuvre étant désormais traduite en plusieurs langues, il n’en fallait pas plus à Abdellah Taïa pour rendre un bel hommage à la richesse linguistique des Clichoises et des Clichois qu’il fréquente depuis quelque temps maintenant, dans le cadre des ateliers d’écriture menés lors de sa résidence aux Ateliers Médicis.

En résidence au Centre Culturel Franco-Berbère où il a pour projet d’écrire une autobiographie intellectuelle de son éveil à la littérature sous la forme d’un roman (provisoirement intitulé Vivre un peu plus…), Abdelkhaleq Jayed nous parlera de ce qui fait la force motrice de son écriture. Ce mouvement où le poétique et le narratif se complètent, s’enchevêtrent et s’entremêlent : un déploiement verbal que la poésie habite souverainement, qu’il s’agisse de ses recueils de poèmes ou de ses romans.