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Rencontre avec Katrina Kalda
La beauté sera CONVULSIVE ou ne sera pas
illu-programme-2022
Illustration : Lucille Clerc

Subjuguée par la beauté d’une sculpture de Rodin lors d’une sortie scolaire au musée, Sabrina a une révélation : elle sera artiste. Depuis le minuscule appartement qu’elle occupe avec sa mère dans une cité calaisienne, coincée entre la solitude, l’alcoolisme et les obsessions de cette dernière, rien ne la destine à ce genre de carrière. Mais elle y parviendra pourtant : à force de persévérance, et ayant fait les bonnes rencontres.

À ce thème du transfuge de classe dont elle tire une fresque romanesque parfaitement maitrisée, Katrina Kalda y ajoute celui de l’éco-anxiété. Dès lors, et à mesure que les évènements climatiques extrêmes se multiplient et laissent présager du chaos à venir, la phrase de Dostoïevski qui sert de mantra à l’héroïne résonne de plus en plus douloureusement. En effet, que peut l’art dans un monde en crise dont l’effondrement semble inéluctable, et est-on bien sûr que « la beauté sauvera le monde » ?

À lire
Katrina Kalda, La Mélancolie du monde sauvage, Gallimard, 2019
Katrina Kalda

Arrivée en France, à Calais, à l'âge de dix ans, Katrina Kalda est traductrice et autrice de quatre romans aux éditions Gallimard. En 2013, elle reçoit le prix du rayonnement de la langue et de la littérature française de l'Académie française, puis en 2015 le prix littéraire Richelieu de la francophonie décerné par Richelieu International Europe.