La scène sur laquelle s’ouvre le roman plante le décor : deux soeurs sont en lutte dans un appartement parisien, dont l’une attend impatiemment l’arrivée des pompiers…
Contrainte de faire interner sa soeur Suzanne à l’hôpital psychiatrique, la narratrice entame alors une quête sur la folie, sur les traces et réminiscences d’une mère qui s’est suicidée lorsqu’elles étaient enfants, et qui a peut-être joué un rôle dans le déclenchement éventuel d’une pathologie. Bambi, les requins, Blade Runner, la Bible ou encore l’évocation de l’enfance des tueurs en série sont tout autant de références que l’autrice convoque pour l’aider à comprendre, et vaincre ses névroses.
Réussissant à faire surgir le rire d’un contexte sinistre, Mathilde Forget signe un premier roman qui ébranle le lecteur par son ton à la fois acide et décalé, et fait résonner tendrement cette folie qui résiste en chacun de nous.