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Rencontre avec Dima Abdallah
Dans la promiscuité des spectres
illu-programme-2022
Illustration : Lucille Clerc

Un journaliste vit reclus dans son appartement plusieurs années durant pour anéantir ses souvenirs. Mais la mort d’Alma, la seule femme qu’il ait aimée, fait basculer cet équilibre précaire. Il jette ses clés dans le caniveau.
Après l’enfermement, c’est l’errance autour de l’enceinte du Père Lachaise, où elle repose, comme une ultime tentative de s’assurer que les remparts qu’il a dressé entre lui et sa mémoire pourront tenir. Mais ses divers rituels et multiples tentatives ne peuvent empêcher de violentes réminiscences de troubler ses vagabondages : un croissant, une rue, une jeune fille… peu à peu, des souvenirs le submergent qui ont la couleur bleu nuit, et ce passé qu’il avait si longtemps forclos traverse les murs de son fort intérieur.

Dans ce roman sombre et touchant, la mémoire affleure l’oubli, et Dima Abdallah montre comment un passé que l’on cherche à sceller peut être destructeur et nous amener aux limites de la société et de nous-mêmes.

À lire
Dima Abdallah, Bleu nuit, Sabine Wespieser, 2022
Dima Abdallah

Née au Liban, Dima Abdallah vit à Paris depuis 1989. Mauvaises Herbes, son premier roman, paru chez Sabine Wespieser en 2020, a été très remarqué et a révélé le talent d’une auteure dont Bleu nuit confirme la vigueur et la singularité.