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Brahim Metiba & Mohamed Mbougar Sarr : rencontre en direct
Écrire l’homosexualité
illu-programme-2021
Illustration : Lucas Harari

 

Dans le cadre du festival Hors Limites et de la Saison Africa2020, en partenariat avec Bibliocité, nous avons voulu faire dialoguer deux jeunes voix littéraires issues du continent africain s’étant saisies de la question de l’homosexualité.

C’est un fait divers abominable – une vidéo devenue virale de l’exhumation du cadavre d’un jeune homme suspecté d’homosexualité et vue par l’auteur lorsqu’il était au lycée – qui a déclenché l’écriture du roman de Mohamed Mbougar Sarr. La remise en question qui fut la sienne à l’époque, et dont il transpose les questionnements dans la conscience de son narrateur, fait de ce texte le premier qu’il « destine à un public en particulier, les Sénégalais, car il parle vraiment de cette société-là ».
Brahim Metiba, de son côté, partage également cette volonté de s’adresser aux siens, puisqu’il rapporte de façon plus intime les relations familiales rompues par l’annonce de l’homosexualité du narrateur, mais aussi la façon dont ses racines algériennes le tourmentent une fois installé en France, faisant prendre à son texte la forme d’un “journal de retour”.

S’ils interrogent l’homophobie par des genres littéraires distincts, depuis des contextes différents et selon des positionnements spécifiques, les deux livres de Mohamed Mbougar Sarr et Brahim Metiba ont en commun ce questionnement quant à la place de l’homme et de la femme dans les sociétés, mais aussi celle de la justice et de l’égalité entre les êtres quand l’indicible de ce qu’ils sont les condamne à l’innommable.

Cette rencontre est animée par Gladys Marivat, journaliste au Monde des Livres et à Louie Media.

À lire
De purs hommes, Mohamed Mbougar Sarr, Philippe Rey, 2018
Tu reviendras, Brahim Metiba, Elyzad, 2019
Mohamed Mbougar Sarr

Écrivain sénégalais de langue française, il est l’auteur de trois romans ayant obtenu de nombreuses distinctions, notamment le Grand prix du roman métis 2015 pour son premier, Terre ceinte (Présence Africaine, 2014), et le prix littéraire de la Porte Dorée 2018 pour Silence du chœur (Présence Africaine, 2017), son second.
Dans son dernier roman, De purs hommes (Philippe Rey, 2018), Mohamed Mbougar Sarr interroge la question de l’homosexualité au Sénégal en prenant pour point de départ le cadavre déterré d’un homosexuel jugé impur, fait qui a profondément choqué le pays.

Brahim Metiba

Né en Algérie, il a été récompensé par le prix littéraire Beur FM Méditerranée en partenariat avec TV5 Monde en 2016 pour Ma mère et moi (Mauconduit, 2015).
Ses textes abordent la question de l’exil et des relations familiales, et s’inscrivent dans l’autofiction. Le dernier ouvrage de Brahim Metiba, Tu reviendras (Elyzad, 2019), inscrit le narrateur dans un retour aux sources algériennes après une longue absence de 10 ans.