Dans le cadre du festival Hors Limites et de la Saison Africa2020, en partenariat avec Bibliocité, nous avons voulu faire dialoguer deux jeunes voix littéraires issues du continent africain s’étant saisies de la question de l’homosexualité.
C’est un fait divers abominable – une vidéo devenue virale de l’exhumation du cadavre d’un jeune homme suspecté d’homosexualité et vue par l’auteur lorsqu’il était au lycée – qui a déclenché l’écriture du roman de Mohamed Mbougar Sarr. La remise en question qui fut la sienne à l’époque, et dont il transpose les questionnements dans la conscience de son narrateur, fait de ce texte le premier qu’il « destine à un public en particulier, les Sénégalais, car il parle vraiment de cette société-là ».
Brahim Metiba, de son côté, partage également cette volonté de s’adresser aux siens, puisqu’il rapporte de façon plus intime les relations familiales rompues par l’annonce de l’homosexualité du narrateur, mais aussi la façon dont ses racines algériennes le tourmentent une fois installé en France, faisant prendre à son texte la forme d’un “journal de retour”.
S’ils interrogent l’homophobie par des genres littéraires distincts, depuis des contextes différents et selon des positionnements spécifiques, les deux livres de Mohamed Mbougar Sarr et Brahim Metiba ont en commun ce questionnement quant à la place de l’homme et de la femme dans les sociétés, mais aussi celle de la justice et de l’égalité entre les êtres quand l’indicible de ce qu’ils sont les condamne à l’innommable.
Cette rencontre est animée par Gladys Marivat, journaliste au Monde des Livres et à Louie Media.