Impasse Verlaine raconte l’histoire de deux petites filles, dont l’une deviendra la mère de l’autre. Celle de Vendredi, bergère analphabète dont le père a été assassiné par les soldats français. Mariée au premier venu puis débarquée d’Algérie en France en compagnie de celui-ci, elle reportera sur sa fille la violence que sa propre mère lui faisait subir. De Meskiana à Clermont-Ferrand, c’est une relation maternelle en ombre portée qui est au coeur du premier roman de Dalie Farah.
Avec un humour, une élégance et une délicatesse qui semblent presque incongrus au vu des situations terribles qu’elle dépeint, elle démontre ainsi comment l’indépendance et la liberté se conquièrent, que ce soit à flanc de montagnes parmi les chèvres ou plongée dans les romans russes et la culture populaire. Comment l’identité se forge et que l’on finit, malgré tout, par se reconnaître fille de sa mère – même lorsque cette reconnaissance passe par quelque chose de plus compliqué que l’amour.
Roman d’apprentissage, Impasse Verlaine n’a, en cela et malgré son titre, pourtant rien d’un cul-de-sac, et propose au contraire une belle échappée.
Rencontre avec Dalie Farah
Tout sur la mère
À lire
Impasse Verlaine, Dalie Farah, Grasset 2019
Dalie Farah
Née en Auvergne de parents immigrés algériens, Dalie Farah est agrégée de lettres et enseigne en classes préparatoires près de Clermont-Ferrand. Impasse Verlaine (Grasset, 2019) est son premier roman.