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Rencontre avec Valentine Goby
J’ai fait la cour à des murènes

C’est à travers la vitre d’un aquarium que François Sandre, jeune homme amputé des deux bras après un grave accident, entrevoit le chemin de la résilience. La grâce d’une murène – ce poisson sans nageoire, d’apparence monstrueuse – dont il contemple la nage l’entraîne dans son sillage. De l’émergence du handisport dans les années cinquante jusqu’aux premiers Jeux paralympiques à Tokyo en 1964, c’est au contact de l’eau que son corps diminué renaîtra à lui-même, au prix d’efforts surhumains, faisant sien cet élément dans lequel toutes les métamorphoses peuvent avoir lieu…
Déclenché par l’image de la victoire de Zheng Tao, champion de natation mutilé, lors des Jeux de Rio en 2016, l’écriture de Murène poursuit cette exploration du corps dans l’étendue de ses possibles, menée par Valentine Goby depuis plusieurs romans. À l’heure où le validisme apparaît de plus en plus comme une forme de discrimination sociale spécifique, cet hommage à la puissance de transformation intime de ceux qui trouvent le courage de devenir des « mutants magnifiques » arrive à point nommé

À lire
Murène, Valentine Goby, Actes Sud, 2019
Valentine Goby

Valentine Goby publie depuis quinze ans pour les adultes et pour la jeunesse. Elle travaille depuis plusieurs années en collaboration avec des musiciens afin de monter des formes nouvelles de littérature performée autour de ses romans. L’Île haute (Actes Sud, 2022) est son quatorzième roman.