Le dernier roman de Thomas Giraud conte l’histoire véridique de Victor Considerant, polytechnicien fouriériste qui, acquéreur de quelques arpents stériles au Texas, a voulu faire du « Nouveau Monde » la Terre promise d’une société nouvelle.
Embarquant quelques dizaines de colons suisses et français ralliés à son rêve et à ses calculs, il tente de concrétiser cet « éden harmonique » qu’il a minutieusement planifié dans ses moindres détails et ses différentes phases d’expansion, le tout consigné par une charte en quatre-vingt-sept articles. Comme on pouvait s’en douter, cette utopie technocratique supportera mal l’épreuve du réel : difficultés de cohabitation entre « sociétaires », rapports avec un voisinage rétif au socialisme et aléas climatiques mettront à bas, tuile après tuile, le toit du phalanstère… jusqu’aux fondations mêmes de ce qui devait révolutionner de manière définitive la manière dont les hommes et les femmes pourraient vivre, travailler, penser et s’aimer.
Ajoutant une figure à son panthéon de perdants magnifiques, Thomas Giraud brosse le portrait touchant
d’un idéaliste en évitant l’écueil de la moquerie. Une lecture profitable à l’heure où repenser nos modes de vie devient urgent.
En collaboration avec
la bibliothèque Robert Desnos