Aller au contenu principal
Rencontre avec Santiago Amigorena
D’un ghetto l’autre

Vicente Rosenberg quitte la Pologne à la fin des années 1920 pour l’Argentine. Il laisse derrière lui sa mère restée au pays et subissant d’année en année les événements remuant l’Europe et l’escalade de l’oppression vis-à-vis des juifs. Entre eux deux, des lettres auxquelles il ne répond plus que de façon sporadique jusqu’à ce que l’instauration du ghetto et de la solution finale ne rendent essentiel le moindre signe de vie.
Comment vivre l’horreur à distance quand un océan sépare des siens ? Vicente plonge dans le silence. Il s’enferme dans un mutisme de tristesse et de révolte, laissant la vie et ses proches continuer leur chemin à l’abri de sa peine. Le Ghetto intérieur est un roman sur la mémoire mélancolique et la tentation de l’oubli heureux auquel le personnage ne cède pas. Entre les lignes de ce très beau roman, l’auteur évoque aussi la difficulté d’être survivant et la persistance de la mémoire familiale.

À lire
Le ghetto intérieur, Santiago Amigorena, P.O.L, 2019
Santiago Amigorena

Santiago Amigorena écrit, depuis vingt-cinq ans, un projet littéraire qu’il a nommé, pour lui-même, Le Dernier Livre. Il a par ailleurs écrit une trentaine de scénarios pour le cinéma, dont notamment Le Péril jeune de Cédric Klapisch et les Gens normaux n’ont rien d’exceptionnel de Laurence Ferreira Barbosa. Son dernier roman, le Ghetto intérieur a reçu le prix littéraire de La Renaissance Française 2019, le prix des libraires de Nancy et le prix choix Goncourt de la Belgique et de la Roumanie.