Au début d’Eden, à la lisière d’une forêt d’un territoire amérindien livrée à la déforestation, une jeune fille est retrouvée nue et couverte de sang. Pour tout amateur des films de Lynch, l’ambiance est posée et il n’est pas interdit de fredonner l’air d’ouverture de Twin Peaks.
Dans ce récit haletant entre réel et monde des esprits, les adolescents vivent leurs heures d’insouciance chahutées par le monde des adultes. Penserait-on à un polar ? Monica Sabolo nous entraîne une page plus loin dans un tout autre registre, celui de l’animisme, de la défense de l’environnement, du surnaturel qui survient au-delà même du simple récit fantastique. Eden, est-ce l’expression d’un paradis perdu, celui de l’adolescence que retranscrivent magnifiquement les échanges entre les jeunes protagonistes ? Celle de la nature défaite ? Un roman écologique, particulièrement captivant à cheval entre les styles et dans la droite ligne de son précédent roman, Summer.