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Rencontre avec Maryam Madjidi & Nassira El Moaddem
Partir et rester
illu-programme-2022
Illustration : Lucille Clerc

Dans son dernier roman, Maryam Madjidi revient sur son adolescence à Drancy, sa relation aux autres, ses ambitions de l’époque, ses déceptions, les promesses non tenues de l’Éducation nationale et le chemin, personnel et professionnel, parcouru depuis malgré tout - quitte à revenir lorsque l’on sait où est vraiment sa place. 

C’est un post dans un groupe Facebook laissé par une amie d’enfance, engagée dans le mouvement des gilets jaunes, qui a fait revenir Nassira El Moaddem à Romorantin, sa ville d’origine.
Annie Ernaux, Didier Eribon, et plus récemment Édouard Louis, avaient déjà exploré sous une forme littéraire ce « retour au pays » – celui de l’enfance et de la jeunesse – transformé en terrain d’enquête, croisant l’exploration intime aux réflexions sociologiques. Avec Les Filles de Romorantin, Nassira El Moaddem donne un prolongement journalistique à cette lignée prestigieuse, tandis que Maryam Madjidi, avec Pour que je m’aime encore, propose un roman d’initiation rétrospectif, entre autobiographie et fiction.

Toutes deux mènent ainsi un récit très émouvant à la première personne, où la tendresse le dispute à la fierté, et qui constitue un hommage vibrant à celles et ceux qui ont la force de partir, comme celle de rester.

À lire
Maryam Madjidi, Pour que je m’aime encore, Le Nouvel Attila, 2021
Nassira El Moaddem, Les Filles de Romorantin, L’Iconoclaste, 2019
Nassira El Moaddem

Journaliste, Nassira El Moaddem a commencé sa carrière à la télévision avant d’écrire, notamment pour Le Monde et diriger le Bondy Blog. Depuis 2020, elle anime, en alternance avec d'autres journalistes, l'émission hebdomadaire du site Arrêt sur images et a animé l'émission Parcours de combattants dans la grille d'été 2021 de France Inter, éclairant les parcours professionnels et personnels de personnes issues de milieux populaires, ruraux comme urbains.

Maryam Madjidi

Maryam Madjidi est une écrivaine d’origine iranienne. Elle enseigne aujourd'hui le français à des mineurs étrangers isolés, après l’avoir enseigné à des collégiens et lycéens de banlieue puis des beaux quartiers, des handicapés moteur et psychiques, des étudiants chinois et turcs, et des détenus. Elle a publié deux romans, dont Marx et la poupée (Le Nouvel Attila, 2017) récompensé par le Prix Goncourt du premier roman, et deux romans pour la jeunesse.