Entre mainmise psychologique et capacité d’enchanter le monde par ses qualités de conteur et sa fantaisie débordante, le portrait tout en ambivalence d’une figure paternelle : dépeint en ombres portées sur l’existence de sa fille.
Dans ce troisième roman cherchant le point d’équilibre entre l’accusation et la défense, l’hommage et la condamnation, Blandine Rinkel aborde les sujets de l’emprise et de la résilience.

Comment renouer les fils d’une histoire où l’admiration va de pair avec la nécessité de rompre, l’affection avec la maltraitance, la relation privilégiée avec la tyrannie, la vitalité lumineuse avec la brutalité ? Comment, dans son rapport à soi et aux autres et particulièrement lorsqu’on est socialisé comme femme, s’approprier néanmoins ce legs de la violence et le faire fructifier ? 
Le personnage de Lou, clin d’œil à Virginia Woolf qui parlait « d’une chambre à soi » comme condition nécessaire à l’écriture, cherche les modalités d’une violence qui serait sienne et lui permettrait, à l’instar de son père, « de rester maître de son royaume ».